Autor: web1083

  • Grand Corps Malade, la beauté de l’âme

    Grand Corps Malade, la beauté de l’âme

    De son vrai nom, Fabien Marsaud, né en 1977, est slameur avec une grande verve, un poète d’une grande qualité, comparable à Brel, Brassens. Il manie les mots avec tant de délicatesse et de justesse. Il a su faire connaître le slam au grand public et en faire un genre musical à part entière. En fonction des textes une musique vient accompagner ses textes qui sont dits et  non chantés. Non chantés? Dans son dernier album, Grand Corps Malade s’est pourtant mis à la chanson, pour son deuxième fils, à qui il dédie une très belle chanson : Tu peux :

    Doué pour le basket „pilier de l’équipe qui adorait transmettre ses compétences“, selon son entraîneur de l’époque, il refuse pourtant une proposition pour intégrer le centre de formation basket-études de Toulouse, préférant rester à Saint-Denis, sa ville natale. Après un baccalauréat littéraire, il passe un diplôme de sciences et techniques des activités physiques et sportives. Mais son destin a prévu autre un autre chemin pour lui. En juillet 1997, alors qu’il anime une colonie de vacances, il fait un plongeon dans une piscine… Le niveau de l’eau est trop bas, la moele épinière en papier maché, il devait rester paralysé. Mais c’était sans compter sur sa persévérance et sa caractère de résistant. En 1999, après une année de rééducation, il retrouve l’usage de ses jambes.

    Certes Fabien a écrit ses premiers textes vers quinze ans, mais son rêve reste le sport.  Malheureusement, son accident l’a poussé à envisager un plan B („quand tu voulais faire du sport, mais que tu t’es bien planté, […] prévois un plan B“). En octobre 2003, un soir dans les rues de Paris, il découvre une scène ouverte où des personnes slament. Il y dira son premier texte „Cassiopée“. C’est alors qu’il prend comme nom de scène „Grand Corps Malade“, en référence à son handicap, bien sûr aussi à sa taille, 1,96m! et pour son „côté sioux“, comme il dit. Une année plus tard, il fonde „le Cercle des Poètes sans Instru, un groupe de sept slameurs.

    Et c’est ainsi qu’en 2005, il se fait de plus en plus connaître du grand public, en intégrant des scènes et en médiatisant le genre musical avec son premier album Midi 20,  déjà classé 10ème sur 200 parmi les meilleures ventres d’albums! Le succès de cet album se traduit deux ans plus tard en 2017 par deux Victoires de la Musique sur trois  nominations: artiste révélation du public, artiste révélation scène et album révélation. Dans une des chansons de l’album, intitulé midi 20, il retrace sa vie en la placant à l’échelle d’une journée.

    A peine deux ans plus tard, sortira un deuxième album, Enfant de la ville, où Grand Corps Malade fait preuve ici d’autodérision dans Unterground.

    Les albums se suivent à rythme régulier: en 2010, troisième album, 3ème temps.Ici il s’initie au duo, avec Charles Aznavour et adpate la célèbre pièce de Shakespeare en la transposant à deux adolescents d’une banlieue de Paris, Juliette est issue d’une famille juive et Roméo d’une famille musulmane, Roméo kiffe Juliette. Le clip est également d’une beauté particulière, il a été chorérgraphé par Bintou Dembélé, danseuse de hip hop.

    Le 4ème album, Funambule, continue sur cette lignée ; l’un avec le formidable et émouvant Richard Bohringer, l’autre avec Francis Cabrel. C’est dans cette logique que sort son cinquième album, Il nous restera que ça, album coopératif, dans lequel il invite onze artistes à slamer avec lui, comme, Véronique Sanson, Renaud (ta batterie), la magnifique Jeanne Cherhal (quand  nous aurons cent ans) et un duo inattendu avec le fabuleux écrivain, Erik Orsenna,  Ben Mazué.

    Suite à cet album, un an plus tard, il sort un nouveau single en duo avec Reda Taliani, chanteur algérien de Raï,  Inch’Allah

    Le 9 janvier 2015, il interprète #JeSuisCharlie en hommage aux victimes de l’attentat contre Charlie Hebdo.

    En 2012, il publie son livre „Patients“ dans lequel il relate cette année après son accident, en centre de rééducation. Il adapte son livre en 2017 au cinéma. On ne peut pas comparer le film avec Intouchables. Dans les deux, les acteurs ont fait une performance incroyable… Toujours est-il „Patients“ va plus loin, me touche par le fait qu’il va au plus près de ces ‚patients à l’humour noir et au moral de résistant – pas toujours pourtant- et qui doivent se construire un ‚espoir adapté‘ …

     

    Et une dernière vidéo qui m’a fait sourire et verser une petite larme…

     

  • La publicité et la nourriture

    La publicité et la nourriture

    « Pour votre santé, évitez de manger trop gras, trop sucré, trop salé ». Après avoir passé quelques semaines en France et regardé deux ou trois fois la télévision et ses pubs, vous aussi connaîtrez ce message. Il n’y a pas moyen de l’éviter !

    Dès que vous allumez la télé, ce message défile sous les pubs qui montrent d’appétissantes barres chocolatées, des boissons pétillantes aux couleurs fluos ou encore de pizzas et leurs filets de fromage chaud…

    https://www.youtube.com/watch?v=fDM9U0IWfsc

    Et il en est de même à la radio : après chaque publicité, une voix monocorde débite son texte comme une leçon de morale… Les médias parlent beaucoup de nutrition en tant qu’enjeu de santé. En effet, depuis le 28 février 2007 les marques d’agro-alimentaire sont obligées de rajouter à leur pub ces messages de prévention du „Ministère de la Santé“: http://www.mangerbouger.fr/

    Il est vrai qu’une grande partie de ce qui est proposé dans les pubs sont des aliments trop gras, trop salés ou trop sucrés. Il fallait donc réagir, certes. Mais passer en boucle ces messages ne serait-ce pas aussi dangereux pour certaines personnes: les jeunes filles qui font des régimes trop draconniens, les enfants qui vont s’effrayer de manger une barre de céréales? En outre, est-ce que le message passe bien auprès des enfants. Cet été, mon fils, 7 ans, me dit : „C’est bête, ils montrent des aliments gras et avec beaucoup de sucre et en bas ils écrivent ce message! Je ne comprends pas!“ Voici d’autres commentaires : „C’est un peu comme si on nous donnait la maladie (la malbouffe) et son remède inutile (le message).“ „On ne peut pas interdire aux enfants d’avoir envie de choses grasses, sucrées, salées, surtout quand on leur en montre toute la journée.“

    Alors pour éviter d’être énervé par ces messages, zappons un peu plus la pub, éteignons même la télé et sortons, bougeons! Mais n’oubliez pas : ne mangez pas trop gras ni trop sucré ! 😉

  • „On n’habite pas un pays, on habite une langue“

    „On n’habite pas un pays, on habite une langue“

    “ Cioran avait raison : «On n’habite pas un pays, on habite une langue.» Habiter une langue, c’est donc y manger, y dormir. Se laver, s’habiller, travailler, penser, aimer, être nu, vivre et mourir… rien de tout cela n’est rigoureusement identique en français, en japonais, en anglais, en italien. L’essentiel n’est pas que les façons de nommer les mêmes gestes sont différentes. Les gestes eux-mêmes diffèrent selon l’idiome. Postures du corps ou manières de sentir, les actes de la vie ont lieu dans et par une langue. Enchaînement des idées, découpage du monde, tout change d’un parler à un autre. On feint de ne plus y prendre garde. On oublie que ces univers distincts ne correspondent qu’à peu près, et parfois de fort loin. C’est qu’il convient de communiquer, voyez-vous. Rapidement, efficacement, rentablement. Sans souci apparent des vocables, de la résistance des syntaxes ou de la distinction des sémantiques.“ Roger-Pol Droit

    Si vous avez eu la chance d’habiter dans un pays étranger, ces mots ci-dessus vous parlent. „Découvrir des capacités d’expression dont est dépourvu le monde de mots le plus familier, celui qu’on habite depuis l’enfance, voilà une des expériences les plus bouleversantes., comme le dit si bien Roger-Pol Droit.

    Vivre dans un autre pays, c’est adopter un autre regard pour tout ce qui nous entoure, la nature, les routes, les maisons, les hommes… Et comme tout ce qui nous entoure bouge et change, les langues, elles-aussi, avancent et évoluent.

    Le Français est ainsi une langue à multiples facettes, en constante évolution et on se doit de la maintenir en éveil.

    „Le français est un créole qui a réussi“, c’est ainsi que Bernard Cerquiglini résume, dans ce petit film „Brève histoire d’une langue„, la langue française après avoir relaté son histoire mouvementée des Gaulois à Internet.

    Pour étoffer cette réflexion, je vous invite à découvrir ce DVD „le Français dans tous ses états“ dans lequel Benoît Peeters a rassemblé plusieurs documentaires de réalisateurs belges, canadiens, français et africains pour relater la diversité et la vitalité de la langue française et de la francophonie.

    Voici un extrait qui présentent le parler de Montreuil, commune de Seine-Saint-Denis, en Île de France, qui a créé son propre langage, le montreuillois:

    Déjà dans les années 1990, les Inconnus avaient repéré un tic de langage dont ils se moquent dans cette chanson :

    Mais d’où vient exactement cette manie de finir chaque mot par „in“… La Minutebuzz vous répond ici

    N’oubliez pas, une langue vit et pour qu’elle ne s’éteigne pas, il faut la faire vivre, en un mot PRATIQUEZ et sur ce, bonsoir-in! 😉

     

  • Linda Lemay

    Linda Lemay

    Linda Lemay, canadienne, écrit des chansons à histoire. Son talent d’écriture lui vaut dès 1989 le prix d’auteur-compositeur-interprète au Festival international de la chanson de Granby avec la Veilleuse.

    En 1996, elle reçoit  le prix spécial et le prix du public du Tremplin de la chanson des Hauts-de-Seine et se fait peu à peu connaître en France, où elle enregistre son troisième album „Linda Lemay“, avec „La visite“. Dans cet album, elle décrit avec humour des situations quotidiennes dans lesquelles chacun de nous peut se retrouver : (Chéri, tu ronflesBande de dégonflés et J’veux pas d’chien). Elle y aborde cependant aussi des thèmes plus graves (J’ai battu ma filleChaque fois que le train passeDes comme lui).

    Son empathie pour les Français et les Québécois lui a inspiré une chanson très réussi, où elle se moque des deux peuples, avec humour, mais aussi beaucoup de respect   Les Maudits Français.

    Elle parle aussi de thème de société, comme dans J’aime pas les femmes, Les deux hommes

    Mais en écoutant Linda Lemay, on ne rit pas toujours, on peut même verser une petite larme, tant elle  met de la tendresse et de l’émotion dans ses chansons, que ce soit pour décrire la vie amoureuse Reste avec elle,  Un verre de n’importe quoiLes filles seulesJ’veux bien t’aimerSemblant de Rien) ou la vie de famille Ceux que l’ont met au monde,  Ne t’en va pasJe voudrais te prendre ou Le plus fort, c’est mon père, ou encore Une mère :

  • Les nombres

    Les nombres

    Vous voulez apprendre le français et avez décidé de suivre un cours de français.

    Le premier cours vous vous apercevez que la prononciation n’est pas simple ; ces maudits Français écrivent bien plus qu’ils ne prononcent! Mais vous allez quand même au deuxième cours, ce serait bête d’abondonner aussi vite…

    Ce jour-là vous apprenez les nombres. Stupeur! Les Français font des calculs jusque dans l’énoncé de leurs nombres! Et beaucoup pensent que nous sommes les seuls, mais détrompez-vous. Mais si vous saviez pourquoi les Français s’évertuent à dire soixante-treize ou quatre-vingt-dix-neuf au lieu de septante-trois ou nonante neuf, tout serait plus simple! C’est pourquoi je vous invite à découvrir cette vidéo de Karambolage

    https://www.youtube.com/watch?v=AisR8Cq6c6M

    Et pour ceux qui n’auraient pas oser cliquer sur le lien „ces maudits Français“ voici en cadeau la célèbre chanson de Linda Lemay, où elle compare les Français et les Québécois avec beaucoup d’humour et de respect :

  • Apprendre le français par les sens

    Apprendre le français par les sens

    Pourquoi apprendre une autre langue que sa langue maternelle? Pourquoi apprendre, ici en l’occurence, le français. Apprendre une langue étrangère, c’est entrer dans un autre univers culturel et linguistique; c’est une remise en question quant à sa propre perception d’autrui, ses propres repères personnels. Apprendre une langue étrangère, c’est découvrir une autre manière de voir le monde.

    „Mais quand d’un passé ancien rien ne subsiste, seules plus frêles, mais plus vivaces, plus immatérielles, plus persistantes, plus fidéles, l’odeur et la saveur restent encore longtemps.“

    Marcel Proust

    L’apprentissage d’une langue étrangère ne peut se réduire qu’à l’assimilation de vocabulaire et de règles grammaticales… Dans l’apprentissage d’une langue tous les sens devrait avoir un rôle : l’ouïe, le toucher, le goût, l’odorat, la vue. Ainsi dans mes cours, j’essaie de mettre ceci en pratique, notamment en ce qui concerne la vue et la musique.

     

    • La vue et le toucher

    Pour ce qui est de la vue, il suffit de montrer des images, des objets, des vidéos, des clips… La vue fait partie intégrante des cours de langue depuis bien longtemps. Grâce aux images ou aux objets, on peut ainsi éviter d’employer la langue maternelle de l’apprenant. Je pense que de cette manière l’apprenant a plus de chance d’avoir du succès ; il assimile en effet un objet à un mot français directement sans passer par la traduction.

    • L’ouïe

    En cours, je conseille à mes élèves de regarder un film français en français, de regarder les informations en français sur ARTE, par exemple, d’écouter de la musique française. Certes au début, on ne comprend ‚rien‘ ou pas grand chose. Mais pour ce qui est des films ou des informations, l’image et le contexte connu aident beaucoup à la compréhension. Puis à force de persévérance, on s’apercoit un jour qu’on a compris un mot, une phrase, puis toute l’histoire grâce non aux images mais aux mots! Et là c’est magique! Je me souviens de mon premier film en allemand où je suis resortie de la salle de cinéma toute fière d’avoir compris le film… COMPRIS avec les mots! La chanson et le cinéma sont un lien avec la culture de l’autre dans sa diversité ; ils permettent de découvrir la réalité culturelle. A travers ces médias, l’apprenant acquiert non seulement la langue en elle-même, mais aussi la culture de la langue et de ceux qui la parlent.

    •  Le goût, l’odorat

    Vous vous demandez maintenant sans doute comment faire intervenir ces deux derniers sens, le goût et l’odorat dans un cours de langue…

    Pour ce faire, il suffit de prendre un petit cours avec Français à la carte : l’odeur alléché d’un bon café et le bon goût d’un véritable petit beurre vous mettront plus à l’aise. Tous vos sens seront alors en éveil et vous serez prêt à parler français sans appréhension!